Évaluer les risques pour la santé d’origine hydrique à l’aide de modèles d’évaluation quantitative du risque

Évaluer les risques pour la santé d’origine hydrique à l’aide de modèles d’évaluation quantitative du risque

Benoit Barbeau et Pierre Payment , 2008 - 2012

Évaluer les risques pour la santé d’origine hydrique à l’aide de modèles d’évaluation quantitative du risque

Enjeu

Lors du traitement de l’eau potable, il faut maintenir un équilibre entre l’innocuité microbienne et l’atténuation des risques chimiques à long terme afférents au traitement. Pour y arriver, on peut utiliser des modèles d’évaluation quantitative du risque microbien (EQRM) comme outil pour évaluer l’efficacité des systèmes de traitement et faire des distinctions entre les divers scénarios d’investissements pour améliorer le traitement de l’eau en vue de réduire les risques microbiens. Les organismes de réglementation utilisent de plus en plus les modèles d’EQRM pour définir leurs objectifs en matière de santé publique. Les estimations du risque fournies par ces modèles (habituellement le risque d’infection, de maladie ou d’année de vie ajustée en fonction d’une incapacité) varient énormément d’un pays à un autre et aussi entre les provinces et territoires au Canada. Ces différences sont dues à la sélection des organismes visés, des paramètres dose-réaction et des estimations de l’efficacité du traitement. Pour que ces modèles soient efficaces et que l’on étende leur usage à l’ensemble du pays, il faut d’abord adopter une démarche consensuelle.

Ce projet, dirigé par Benoit Barbeau (et antérieurement dirigé par Pierre Payment), visait à évaluer l’applicabilité de divers modèles d’EQRM et à étudier comment les estimations du risque fournies par l’EQRM peuvent être améliorées ou validées et comment déployer au Canada des modèles EQRM conviviaux.

Projet

L’équipe du projet, sous la direction de Pierre Payment et Benoit Barbeau, a demandé à divers intervenants (services d’approvisionnement en eau, responsables de la réglementation, autorités de la santé, scientifiques spécialisés en évaluation du risque) d’examiner de façon systématique l’applicabilité des modèles d’EQRM conçus pour aider les services d’approvisionnement en eau et les organismes de réglementation à gérer le risque. La première étape de ce processus était de recueillir des données provenant de plusieurs usines de traitement de l’eau potable dont les responsables éprouvent des difficultés à concevoir des traitements efficaces pour éliminer des agents pathogènes. L’équipe a ensuite comparé ces données d’usine aux résultats prédits par les modèles actuels d’efficacité de l’élimination cités dans diverses mesures législatives.

En se basant sur les résultats de cette analyse comparative, l’équipe a procédé à un examen critique des modèles actuels de risque microbien pour déterminer quels seraient les modèles les plus appropriés pour une évaluation comparative du risque. Enfin, les chercheurs ont évalué des données sur la santé des populations exposées aux pathogènes afin de valider les modèles EQRM et de les ajuster au besoin.

Les résultats de cette étude ont contribué à l’amélioration du modèle EQRM proposé par Santé Canada et à son acceptation. Santé Canada a utilisé les résultats pour améliorer son modèle d’évaluation du risque (réduire l’incertitude inhérente aux modèles EQRM et CT) et le modèle a été distribué aux partenaires pour qu’ils utilisent l’EQRM partout au pays dans le but de rehausser la capacité d’évaluer les coûts et les avantages d’une stratégie de traitement en particulier.

Produits

  • Production d’un rapport sur le potentiel d’application des modèles d’Évaluation quantitative du risque microbien (EQRM) en vue d’améliorer la protection des sources d’eau – rapport préparé pour la région de Peel en collaboration avec l’Institut national de recherche sur les eaux (Environnement Canada).
  • Séance de formation sur l’EQRM organisée pour les autorités en matière de santé publique et les opérateurs de services d’eau au Québec. Des activités similaires ont été entreprises en Alberta, en Ontario et en Nouvelle-Écosse par le biais de ce projet et de ses collaborateurs.
  • Présentations des résultats de la recherche aux congrès suivants :
    • Assessing Pathogen Fate, Transport and Risk in Natural and Engineered Water Treatment, Banff (Alberta), 2012.
    • 15e édition de la Conférence canadienne sur l’eau potable, Kelowna (C.-B.), 2012.

Résultats

  • Sensibilisation accrue des organismes gouvernementaux et des municipalités à l’égard des modèles EQRM et de leur utilisation.
    • Le projet a permis de mieux faire connaître l’EQRM en tant qu’outil pour les services d’eau de la grande région de Toronto. La région de Peel se sert actuellement des résultats de ce projet sur le lac Ontario et les rivières locales pour évaluer quels sont les changements à faire pour assurer une meilleure protection des sources d’eau aux prises d’eau potable.
    • Des modèles EQRM ont été développés dans la région de Montréal pour optimiser les stratégies de traitement pour neuf usines de traitement des eaux dans la région.
  • Importantes occasions de réseautage et de partenariats potentiels entre plusieurs services d’eau (Ottawa, Montréal, Laval, Victoriaville, Edmonton, Rosemère, Calgary, Halifax, l’Institut national de recherche sur les eaux (INRE) et la région de Peel). L’INRE et la région de Peel appuient notamment un complément à ce projet en l’étendant à la protection des sources d’approvisionnement en eau.

Équipe de Recherche

  • Pierre Payment, professeur, INRS‐Institut Armand‐Frappier
  • Michèle Prévost, professeure, titulaire de la Chaire industrielle du CRSNG en traitement et distribution des eaux potables, École Polytechnique de Montréal
  • Benoit Barbeau, professeur, titulaire agrégé de la Chaire industrielle du CRSNG en traitement et distribution des eaux potables, École Polytechnique de Montréal
  • Xing‐Fang Li, professeur, Université de l’Alberta
  • Graham Gagnon, Chaire de recherche industrielle CRSNG-Halifax Regional Water Commission sur la qualité et le traitement de l’eau, professeur, Université Dalhousie
  • Judy Isaac-Renton, professeure, British Columbia Centre for Disease Control
  • Monica Emelko, professeure agrégée, Université de Waterloo
  • Norm Neumann, professeur auxiliaire, Université de Calgary
  • Nathalie Tufkenji, professeure agrégée, Université McGill
  • Patrick Levallois, professeur, Institut national de santé publique du Québec (INSQ)

Partenaires

  • Aaron Margolin, professeur, Université du New Hampshire
  • Rebecca Guy, Laboratoire de lutte contre les zoonoses d’origine alimentaire (Saint‐Hyacinthe, Québec)
  • Chuck Gerba, professeur, Université de l’Arizona
  • Mark LeChevallier, directeur, Innovation and Environmental Stewardship, American Water
  • Joan Rose, titulaire de la Chaire de recherche sur l’eau, codirectrice du Center for Water Sciences et du Center for Advancing Microbial Risk Assessment, The Water Quality, Environmental, and Molecular Microbiology Laboratory, Université de l’État du Michigan
  • Gertjan Medema, conseiller scientifique en chef et principal microbiologiste, KIWA Water Research
  • Jennifer Clancy, cofondatrice et présidente Clancy Environmental

Téléchargements

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