Perturbation endocrinienne causée par des composés émergents dans les eaux usées municipales – Impacts sur les poissons sauvages dans le fleuve Saint-Laurent

Perturbation endocrinienne causée par des composés émergents dans les eaux usées municipales – Impacts sur les poissons sauvages dans le fleuve Saint-Laurent

François Gagné, Environnement et Changement climatique Canada (2013-2015)

Perturbation endocrinienne causée par des composés émergents dans les eaux usées municipales – Impacts sur les poissons sauvages dans le fleuve Saint-Laurent

Enjeu

Les effluents d’eaux usées municipales sont mondialement reconnus comme étant une source majeure de contamination du biote aquatique vivant dans les eaux réceptrices. Ces eaux usées traitées contiennent un certain nombre de micropolluants reconnus comme ayant des propriétés œstrogéniques qui ont des effets néfastes sur les organismes aquatiques, dont la perturbation de la différenciation sexuelle, des systèmes immunitaires et de la reproduction.

Montréal est une ville densément peuplée qui compte plus de deux millions d’habitants. Le volume d’effluents de la ville est un des plus important en Amérique du Nord (2,5 millions m3/jour) et il y a des signes évidents d’effets sur les poissons sauvages. Des mises à niveau de l’usine de traitement sont prévues pour 2016 et il s’agit donc d’une excellente occasion pour mesurer les conditions « avant et après », ce qui pourrait avoir des incidences nationales sur le traitement des eaux usées.

Projet

Dans le cadre de ce projet, une équipe d’experts en chimie environnementale et en écotoxicologie, dirigée par Michel Fournier, a examiné la présence et les effets de produits chimiques émergents dans le fleuve Saint-Laurent et de vérifier si ces produits chimiques compromettaient les systèmes endocriniens des poissons sauvages. Des échantillons ont été prélevés sur trois sites rejetant des effluents d’eaux usées:

  • La ville de Montréal a été choisie comme étant le site à risque élevé, puisqu’il s’agit d’un des plus gros contributeurs d’effluents d’eaux usées, en matière de volume, en Amérique du Nord, et que ces eaux ne reçoivent qu’un traitement primaire.
  • La Ville de Québec a été choisie comme site à risque faible bien qu’elle effectue un traitement poussé de ses eaux usées qui inclut des systèmes très performants d’épuration et filtration sur sable.
  • Le site de référence a été situé en amont de la ville de Québec, dans les eaux vertes de la voie maritime.

L’étude s’est déroulée trois grandes étapes :

  • Analyse des caractéristiques physiques et chimiques des eaux usées municipales à chacun des sites.
  • Analyse de la façon dont la matière organique recueillie aux sites affecte l’activité endocrinienne, à l’aide de cellules de poisson ou d’humain in vitrotel. Les études in vitro utilisent des composantes d’un organisme et les isolent de leur milieu biologique habituel afin de permettre une analyse plus pratique et détaillée.
  • Analyse de la façon dont les effluents municipaux affectent les poissons sauvages, avec une attention particulière sur les espèces de menée, de gobie à taches noires et de perchaude.

Produits

  • Un atelier a eu lieu à la fin de la deuxième année avec des participants des communautés riveraines du fleuve Saint-Laurent ainsi que d’autres intervenants.
  • Des réunions semestrielles ont eu lieu avec les partenaires du projet pour partager les résultats de l’étude.
  • Des présentations ont été faites dans le cadre de divers ateliers.

Résultats

  • Meilleure connaissance des impacts des effluents d’eaux usées sur les écosystèmes aquatiques en situation de stress et de la performance des méthodes de traitement des eaux usées.
  • Les résultats ont été communiqués aux partenaires du projet, notamment Environnement Canada et les changements climatiques, Santé Canada, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec et les municipalités canadiennes.

Équipe de Recherche

  • François Gagné, chercheur, Environnement et Changement climatique Canada
  • Michel Fournier, professeur, Institut national de la recherche scientifique (INRS)
  • Robert Cabana, professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
  • André Lajeunesse, professeur, Université du Québec à Trois-Rivières
  • Sébastien Sauvé, professeur agrégé, Université de Montréal
  • Shirley Ann Smyth, ingénieure, Environnement et Changement climatique Canada
  • Patricia Gillis, chercheuse, Environnement et Changement climatique Canada

Partenaires

  • Ville de Montréal
  • Ville de Québec
  • Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP)
  • Environnement et Changement climatique Canada
  • Plan d’action Saint-Laurent
  • Santé Canada

Téléchargements

Une démarche pour évaluer les impacts des eaux usées municipales sur les systèmes aquatiques

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