Recours à un modèle couplé hydrologie-assurance pour examiner les mesures politiques concernant les inondations dans le contexte actuel et futur des changements climatiques

Recours à un modèle couplé hydrologie-assurance pour examiner les mesures politiques concernant les inondations dans le contexte actuel et futur des changements climatiques

Jason Thistlethwaite, Ph. D., professeur adjoint, Université de Waterloo (2016-2017)

Recours à un modèle couplé hydrologie-assurance pour examiner les mesures politiques concernant les inondations dans le contexte actuel et futur des changements climatiques

Enjeu

On s’attend à ce que les changements dans l’intensité et la fréquence des tempêtes et des précipitations aggravent les inondations dans les municipalités canadiennes. Pour atténuer les risques d’inondations associés aux changements climatiques, les défis d’adaptation sont principalement d’ordre social, politique et économique. On craint de plus en plus que dans le contexte des changements climatiques, l’augmentation de la fréquence et de la gravité du danger d’inondation affecte les conditions requises pour offrir de l’assurance et nuise à la solvabilité de nombreux assurés.

Au Canada, la stratégie en matière d’inondations est en période de transition à cause de l’importante augmentation des coûts des dommages résultant des inondations au cours des 10 à 15 dernières années. Ce n’est que depuis 2015 qu’est offerte la protection résidentielle contre les inondations terrestres. Pour que l’assurance protection contre les inondations soit un produit abordable et viable, il est essentiel d’avoir des outils d’évaluation des risques qui permettent de chiffrer les coûts des dommages potentiels et qui orientent les marchés de l’assurance, la planification municipale et la gestion provinciale-fédérale des inondations et des politiques d’aide aux sinistrés. Un des défis importants pour les modèles de risques d’inondation et d’assurance est l’incorporation de la non-stationnarité et de l’incertitude des changements climatiques à la cartographie actuelle des risques d’inondation, laquelle est fondée sur des probabilités obsolètes.

Le fait de connaître la distribution spatiale et financière des risques d’inondation peut contribuer à la prise de décisions éclairées en matière de politique et de planification visant à réduire la vulnérabilité des collectivités. Les municipalités jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre de ces politiques et elles ont à leur disposition un certain nombre d’instruments, notamment des règlements, des frais d’utilisation et de développement du territoire et des programmes incitatifs. Si ces stratégies sont prometteuses, leur mise en œuvre est limitée par l’incertitude associée à la distribution spatiale et financière des risques d’inondation dans le contexte des changements climatiques et aux avantages des interventions visant à accroître la résilience aux inondations.

Projet

Cette étude a été la première application connue d’un modèle de pointe couplant hydrologie et assurance inondation en vue d’estimer les dommages aux biens selon divers scénarios de changements climatiques (changements aux pertes annuelles moyennes et simulations d’événements extrêmes). Les chercheurs se pencheront également sur les incidences d’approches politiques spécifiques pour la répartition des coûts entre propriétaires, assureurs et gouvernements (municipal, provincial et fédéral). L’objectif de l’étude était de développer un outil qui intégrera les nouvelles données de modélisation de haute résolution sur l’exposition au risque d’inondation aux plus récents scénarios de précipitations, selon différents scénarios de changements climatiques. Les municipalités pourront utiliser cet outil pour évaluer leur exposition aux obligations potentielles liées aux dommages causés par les inondations, pour évaluer la vulnérabilité changeante des quartiers existants et des nouveaux lotissements et pour examiner la faisabilité des stratégies de projection des dommages causés par les crues.

L’équipe de recherche a utilisé le tout nouveau modèle de Guy Carpenter & Company, le Canada Flood Model (CFM), qui couple quatre modules évaluant l’exposition aux inondations fluviales et le coût financier d’une gamme de possibles événements d’inondation. Le fait que le CFM intègre une fine compréhension des risques physiques d’inondation aux impacts socioéconomiques en fait un outil de prise de décision solide pour les assureurs.

L’outil en ligne de courbes d’intensité, durée et fréquence sous le changement climatique (IDF_CC) développé par Slobodan Simonovic (Ph. D.) de l’Université Western et appuyé par le Réseau canadien de l’eau, a été incorporé au CFM pour évaluer les variations des risques d’inondation. Ces courbes IDF peuvent servir à identifier une série d’événements stochastiques qui reproduisent ceux qui correspondent aux changements dans la période de retour de précipitations extrêmes. Le CFM peut alors être utilisé pour cerner le risque financier de divers intervenants associés aux dommages causés par les inondations dans une municipalité.

Ce modèle intégré du risque d’inondation au Canada fournit également d’importantes idées pratiques et il peut servir comme outil de mobilisation des connaissances afin de favoriser une meilleure coordination entre les gouvernements et le secteur privé.

Halifax, en Nouvelle-Écosse, a été choisie comme étude de cas pour trois raisons :

  • La Municipalité régionale d’Halifax (MRH) avait récemment exprimé l’intérêt de mettre à jour ses cartes de zones fluviales inondables qui avaient été élaborées entre 1984 et 1987.
  • Les inondations fluviales à Halifax n’avaient pas fait l’objet d’autant de recherches que les inondations côtières.
  • Il existe maintenant de nouveaux produits d’assurance résidentielle contre les dommages causés par des inondations fluviales, ce qui offre aux gouvernements et à l’industrie de l’assurance une occasion de discuter de la gestion des coûts liés aux inondations.

Produits

Produits prévus :

  • Développement d’un outil pour coupler le modèle hydrologie-assurance au nouvel outil de courbes IDF_CC
  • Atelier réunissant divers intervenants, tenu en collaboration avec à la ville de Halifax, pour présenter les résultats de l’outil, évaluer les données manquantes et obtenir les rétroactions des participants
  • Présentations à des groupes d’utilisateurs et lors de conférences destinées à l’industrie
  • Collaborations avec les municipalités et les compagnies d’assurance
  • Création d’un rapport en langage clair pour diffuser les conclusions – La gestion des risques d’inondation à l’ère des changements climatiques : Étude de cas à Halifax (Nouvelle-Écosse)

Résultats

Résultats prévus :

  • Prise de décision éclairée des groupes d’utilisateurs finaux, comme les municipalités et les compagnies d’assurance
  • Communication accrue entre les municipalités, les résidents et commerces locaux, etc.
  • Meilleure compréhension des coûts financiers associés aux catastrophes naturelles, de la distribution des coûts des risques d’inondation dans la société canadienne et du retour sur l’investissement associé aux stratégies d’adaptation
  • Diminution de l’incertitude associée aux risques futurs d’inondation
  • Meilleure compréhension de l’interaction des impacts physiques des changements climatiques et de la vulnérabilité sociale

Équipe de Recherche

  • Jason Thistlethwaite, Ph. D., professeur adjoint, Université de Waterloo
  • Daniel Scott, Ph. D., professeur et responsable d’une chaire de recherche universitaire, Université de Waterloo et directeur du Centre interdisciplinaire sur les changements climatiques

Partenaires

  • Andrea Minano, associée de recherche, Université de Waterloo
  • Desmond Carroll, vice-président, Guy Carpenter Analytics, gestionnaire du modèle canadien de simulation d’inondations
  • Joseph Becker, chercheur en hydrologie, Guy Carpenter Analytics
  • Ville de Charlottetown

Téléchargements

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Conseillers

  • Shawna Peddle, directrice, Partners for Action
  • Blair Feltmate, professeur adjoint, School of Environment, Enterprise and Development, Université de Waterloo
  • Sarah Brown, directrice associée, Centre interdisciplinaire sur les changements climatiques
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