Bienvenue à l’édition estivale d’Info Source. Cette édition est remplie de produits de connaissance que le RCE a élaborés au cours du dernier trimestre, y compris un nouveau rapport intitulé Faire face à l’escalade des coûts, qui identifie les facteurs d’escalade des coûts pour les projets d’infrastructure de l’eau, fournit des exemples canadiens, et propose des stratégies qui sont utilisées à travers le Canada pour contenir ces coûts. Vous y trouverez également une introduction à la planification adaptative et des conseils préliminaires sur la réduction des gaz à effet de serre (GES) dans le secteur de l’eau. Le RCE et le Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses (CCNMI) ont travaillé avec des experts en santé publique pour documenter la valeur de la surveillance des eaux usées pour la protection de la santé publique – vous trouverez ces informations dans notre série élargie « Des connaissances à la pratique ».

J’ai eu le plaisir d’accueillir un grand nombre d’entre vous à Blue Cities 2025 le mois dernier à Mississauga, en Ontario. Ces deux journées productives nous ont rappelé le talent exceptionnel qui existe dans le secteur canadien de l’eau, ainsi que les énormes défis auxquels nous sommes collectivement confrontés. Nous avons recueilli des extraits de certaines séances afin de donner un aperçu de la qualité des échanges qui ont eu lieu.

Pendant Blue Cities, le RCE a eu le plaisir de reconnaître et de célébrer des leaders exceptionnels lors de la première édition des Prix canadiens du directions dans le domaine de l’eau. Vous pouvez en savoir plus sur les trois lauréats, Carl Yates, Lou Di Gironimo et Monica Bramley.

À propos de Carl Yates… notre fidèle président du conseil d’administration depuis six ans se retire et passe le relais à Cheryl Nelms, actuelle vice-présidente et gestionnaire de l’exécution des projets pour Metro Vancouver. Le RCE est profondément reconnaissant et redevable à Carl pour ses nombreuses années de service bénévole visant à soutenir l’organisation au fur et à mesure de sa croissance et de son évolution au fil des ans.

Nous avons également eu la chance d’accueillir cette année à Blue Cities des conférenciers d’honneur qui ont su stimuler la réflexion. Deb Chachra, de l’Olin College of Engineering, a rappelé aux délégués que nous sommes tous des “citoyens de l’infrastructure” qui bénéficient de la liberté et de l’autonomie rendues possibles par des services sophistiqués tels que l’eau, l’électricité, le chauffage, les transports et les flux d’information. Il est facile de considérer ces services comme acquis, mais il est essentiel d’y investir pour maintenir notre qualité de vie. Elle a également parlé de l’éthique de la prudence : il est de notre devoir de réduire ou d’éliminer les dommages que peuvent causer les infrastructures, y compris leur contribution au changement climatique.

Matti Siemiatycki, directeur de l’Infrastructure Institute (Université de Toronto), a abordé le grand défi national en matière de logement, soulignant que la construction d’un demi-million de logements par an ne sera pas une réussite si elle est simplement décrétée d’en haut. Il faudra un plan qui coordonne les efforts de tous les niveaux de gouvernement avec la participation du public. À l’heure actuelle, il n’existe pas de forum permettant d’organiser ces discussions importantes. Il y a aussi le facteur limitant flagrant de la pénurie actuelle de 40 000 travailleurs de la construction, qui devrait passer à plus de 200 000 au cours des dix prochaines années en raison des départs à la retraite.

Kelly Lendsay, PDG d’Indigenous Works, a mis au défi les dirigeants des services publics municipaux d’examiner l’attrait de leur lieu de travail pour les étudiants autochtones qui entrent sur le marché du travail. En progressant sur le “continuum d’inclusion” en tant que catalyseur de la croissance, une municipalité peut attirer des travailleurs autochtones et “acheter canadien” des entreprises appartenant à des autochtones, ce qui se traduit par une situation gagnant-gagnant pour les communautés autochtones et les municipalités. Voir l’intégralité des remarques de Kelly dans ce numéro.

Tout au long de la conférence, les orateurs et les délégués se sont mutuellement mis au défi de revoir la manière dont nous fournissons les services d’eau, afin de relever les multiples défis de l’escalade des coûts, de l’accélération de la construction et du changement climatique, et de soutenir l’équité et la réconciliation. La collaboration entre les départements et avec le secteur privé a été identifiée comme un processus clé pour atténuer et partager les risques.

La collaboration semble être une notion douce, voire pittoresque, alors qu’il s’agit en fait d’un travail difficile qui nécessite un changement d’approche fondamental. À titre d’exemple, les modèles alternatifs de réalisation de projets exigent une nouvelle forme de collaboration entre les services publics municipaux et leurs entrepreneurs, qui renonce au transfert des risques et à l’approche parfois conflictuelle “conception, appel d’offres, construction”. Il faut que chacun mette de côté son affiliation et se réunisse en tant qu’équipe de projet, en apportant son expertise en matière de planification, de conception et de construction dès le début de la conception du projet.

Un consensus s’est également dégagé sur la nécessité d’agir plus rapidement. Les processus municipaux sont par nature conservateurs, peu enclins à prendre des risques et lents. Pour créer un sentiment d’urgence, nous avons besoin d’un délai ferme pour atteindre nos objectifs. Lon Laclaire m’a raconté comment la ville de Vancouver a déplacé des montagnes pour se préparer aux Jeux olympiques de 2010. Il a déclaré : “Il n’y a rien de tel qu’une date limite pour que les cérémonies d’ouverture soient vues par le monde entier pour attirer l’attention des gens”.

Voici donc l’appel à l’action lancé par le RCE au secteur canadien de l’eau et à tous nos partenaires. Afin d’être prêts pour les cérémonies d’ouverture de la campagne ” Bâtir le Canada “, fixons la date limite du 17 juin 2030. Nous avons 5 ans, pas plus, pour collaborer, agir plus vite et déplacer des montagnes ensemble. Le pays tout entier – voire le monde – nous regarde.