Au cours des six derniers mois, un partenariat passionnant et dynamique s’est développé entre le Réseau canadien de l’eau (RCE) et le Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses (CCNMI). Ce partenariat a débouché sur la mise en place du programme de surveillance à partir des eaux usées (WBS), une initiative qui a donné lieu à des discussions captivantes visant à aider nos praticiens de la santé publique à déchiffrer les secrets que recèlent nos eaux usées.

Le programme rassemble 25 pionniers locaux de la santé publique issus de 14 unités/autorités sanitaires différentes dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, du Manitoba, de l’Ontario et du Québec. Leur mission ? Décoder le langage cryptique des données de surveillance des eaux usées et développer des stratégies pour communiquer leurs résultats aux décideurs et au grand public.

Les parties prenantes se réunissent dans le cadre de ce que l’on appelle un groupe de partage stratégique (GCS). Le SSG favorise l’apprentissage entre pairs et le partage des connaissances en facilitant les conversations entre les membres et en faisant appel à des experts. En fin de compte, le SSG vise à informer le développement de nouvelles ressources pour aider les prestataires de santé publique à interpréter et à communiquer les données sur les eaux usées aux décideurs et à la population en général.

En même temps, le GSS reconnaît que les communautés autochtones rurales, éloignées et isolées connaissent des situations uniques en matière de surveillance des eaux usées. C’est pourquoi les prestataires de santé publique desservant ces communautés ont la possibilité d’explorer les opportunités et les défis uniques liés à l’éthique de la surveillance des eaux usées. Il s’agit en outre de veiller à ce que les données sur les eaux usées soient interprétées de manière appropriée et communiquées efficacement. Le SSG contribuera à l’élaboration de nouvelles ressources destinées à aider les prestataires de santé publique à interpréter et à communiquer les données sur les eaux usées aux décideurs et à la population en général.

Le RCE et le NCCID ont organisé trois réunions au cours des six derniers mois avec les membres du SSG. Les deux organisations ont également organisé un sommet de deux jours en mai pour lancer le programme WBS. Parmi les thèmes communs abordés lors de la réunion et du sommet, citons les suivants

  • Connexion : Le succès du WBS en tant qu’outil de santé publique efficace ne se résume pas à des chiffres sur un écran. Il repose sur des connexions et des collaborations entre une grande variété de parties prenantes et de partenaires atypiques.
  • Comparabilité : Pendant la pandémie de COVID-19, des partenariats intersectoriels ont vu le jour dans tout le Canada pour suivre les niveaux d’infection et les variantes au sein des communautés en utilisant la surveillance basée sur les eaux usées. L’inconvénient de cette démarche est qu’elle a donné lieu à une mosaïque de méthodologies dans tout le pays. Un examen plus approfondi est nécessaire pour garantir la comparabilité et la cohérence de la collecte, de l’analyse et de la communication des données dans les différentes régions et contextes.
  • La communication : Un défi de taille consiste à traduire des données complexes dans un langage qui trouve un écho auprès des décideurs et du public. Il s’agit d’intégrer les chiffres dans des récits qui informent et stimulent l’action collective.

Un examen plus approfondi a révélé des lacunes en matière d’apprentissage dans les domaines suivants :

  • Trouver un signal dans le bruit : Les praticiens de la santé publique s’efforcent d’apprendre des stratégies efficaces pour dégager les tendances significatives des données de l’OBS dans le bruit de l’information.
  • L’utilisation des données du WBS en conjonction avec d’autres types de surveillance : Le WBS a un potentiel considérable en tant qu’outil important dans la boîte à outils de la surveillance de la santé publique à l’avenir.
  • Des tendances à l’action : Pour être un outil de santé publique efficace, les données du WBS doivent être transformées en informations exploitables.
  • Problèmes d’échantillonnage dans les communautés rurales, éloignées et isolées : Les zones ayant un accès limité aux ressources et aux infrastructures sont confrontées à de nombreux défis uniques en matière d’échantillonnage des eaux usées, qui requièrent des solutions innovantes.
  • Considérations éthiques pour les populations en quête d’équité : Pour aller de l’avant avec l’outil WBS, il faut examiner les stratégies permettant d’établir des relations respectueuses avec les communautés. Cela implique également d’aborder les questions de confidentialité et de granularité des données, de partage des données et de propriété.

Pour l’avenir, ces thèmes et sujets constituent la base des réunions des SSG qui se tiendront à l’automne. Ces réunions porteront sur des sujets à l’intersection de la science, de la collaboration et de l’éthique. Au cours de ces réunions, le RCE et le CCNMI continueront à mettre les membres des GSS en contact avec des experts et à favoriser les possibilités de partage des connaissances entre pairs.

Ces discussions alimenteront également la conférence Blue Cities qui aura lieu les 24 et 25 octobre 2023 à Toronto. Cette conférence aborde plusieurs sujets liés à la protection de la santé publique, notamment l’intégration des données sur les eaux usées dans les systèmes de surveillance de la santé publique existants, les progrès en matière de surveillance de l’eau pour la santé publique et les risques sanitaires liés à l’eau et associés aux incendies de forêt. De plus amples informations sur la conférence sont disponibles ici.