Les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont des substances fabriquées par l’homme qui persistent dans l’environnement et ont été qualifiées de “produits chimiques éternels”. Les personnes peuvent être exposées aux PFAS par de nombreuses voies, l’une d’entre elles étant potentiellement l’eau potable. Lors du traitement des eaux usées, les PFAS peuvent s’accumuler dans les effluents traités à partir de sources situées dans le système de collecte des eaux usées urbaines et être rejetés dans l’environnement.

Actuellement, les activités réglementaires liées à la gestion des SAFP dans la gestion des eaux municipales au Canada diffèrent de celles des États-Unis. Au Canada, les municipalités ne sont pas encore tenues de surveiller leurs sources d’eau ou de traiter leurs eaux de boisson spécifiquement pour les PFAS. Toutefois, Santé Canada a publié des lignes directrices concernant la concentration maximale de sulfonate de perfluorooctane (SPFO) et d’acide perfluorooctanoïque (APFO), qui sont les sous-variétés les plus courantes des PFAS (référence).

En outre, la fabrication, l’utilisation, la vente et l’importation de SPFO, d’APFO et de LC-PFCA sont interdites, à quelques exceptions près, au Canada en vertu du Règlement sur certaines substances toxiques interdites (2012). Environnement et Changement climatique Canada et Santé Canada ont publié conjointement le projet de rapport sur l’état des substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles (SPF) en 2023 afin de mettre en évidence les orientations de la future réglementation des produits chimiques à base de SPF au Canada. Le rapport couvre largement les dangers associés aux PFAS et les sources de contamination par les PFAS. Il préconise également des études plus approfondies sur les impacts des différentes espèces de PFAS.

Au niveau provincial, l’Alberta et la Colombie britannique gèrent actuellement le PFOA et le PFOS dans les sites contaminés, avec des lignes directrices pour l’assainissement des sols affectés par ces substances. L’Ontario et la Colombie britannique ont publié des rapports sur la menace que représentent les PFAS pour l’eau potable, mais aucune réglementation n’a été mise en œuvre. Au niveau municipal, certaines installations de gestion des déchets au Canada ont commencé à prélever des échantillons et à effectuer des tests pour détecter les PFAS dans les décharges et les lixiviats, qui sont généralement rejetés dans les installations de traitement des eaux usées. Les procédés conventionnels de traitement des eaux usées ne sont actuellement ni conçus ni réglementés pour réduire les SAFP entrants, ce qui leur permet de persister dans les effluents traités et/ou les biosolides.

Les États-Unis sont allés plus vite que le Canada dans la réglementation des PFAS dans l’eau potable, principalement parce que les PFAS se sont avérés omniprésents dans les sources d’eau potable. En avril 2024, l’Agence américaine de protection de l’environnement (US EPA) a publié une norme nationale juridiquement contraignante pour l’eau potable afin de gérer les niveaux de six substances chimiques PFAS dans l’eau potable. Le problème, cependant, c’est que les réglementations aux États-Unis progressent plus vite que la technologie pour les respecter. C’est pourquoi, en 202, l’US EPA a publié des orientations provisoires sur la destruction et l’élimination des substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles et des matériaux contenant des substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles. Avec l’introduction de la norme applicable aux PFAS, une deuxième version des orientations pour 2020 a été récemment publiée ; elle coïncide avec la norme et développe les dernières recherches sur la destruction et l’élimination des PFAS.

Les orientations sur les technologies de destruction et d’élimination sont importantes pour les États-Unis. Les principales technologies de traitement des eaux contenant des PFAS, telles que le charbon actif et l’osmose inverse, créent des flux de déchets concentrés qui nécessitent une gestion plus poussée.

Les propriétés qui rendent les PFAS utiles pour diverses utilisations (par exemple, l’imperméabilité à l’huile et à l’eau, la résistance aux flammes, etc. Comme le souligne le rapport de l’EPA, une destruction ou une élimination plus permanente des PFAS dans les flux de déchets est nécessaire pour éliminer les PFAS de l’environnement local.

La minéralisation – la décomposition des molécules complexes de PFAS avec des liaisons carbone-fluor en sels de fluorure bénins, en fluorure d’hydrogène et en petits hydrocarbures – est idéale mais pas toujours réalisable. Les technologies présentées dans le rapport de l’EPA sont destinées à être le point final du traitement des flux de déchets concentrés, y compris le traitement thermique, la mise en décharge et l’injection souterraine. Sur la base des meilleures recherches disponibles, le rapport décrit les conditions nécessaires à la destruction ou au confinement adéquat des PFAS pour chaque option.

Les organismes de réglementation fédéraux et provinciaux canadiens ne sont pas aussi avancés que l’EPA en ce qui concerne la réglementation des PFAS dans l’eau potable. Toutefois, les organismes de réglementation canadiens ont l’avantage d’apprendre des États-Unis lorsqu’ils déterminent comment respecter les limites réglementaires grâce à des technologies de destruction des PFAS qui continuent d’être développées et affinées. Comme il s’agit d’un domaine de connaissance et de recherche en constante évolution, les municipalités canadiennes et les organismes de réglementation fédéraux et provinciaux surveillent de près l’évolution de la situation.

Ressource

Fiche d’information du gouvernement du Canada sur les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles (PFAS).