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Avantages sanitaires et sociaux de la réduction des pathogènes par le traitement de l’eau potable

Avantages sanitaires et sociaux de la réduction des pathogènes par le traitement de l’eau potable

Diane P. Dupont, professeure, Université Brock, 2001 - 2004

Avantages sanitaires et sociaux de la réduction des pathogènes par le traitement de l’eau potable

Enjeu

Les pathogènes d’origine hydrique dans l’environnement constituent une menace constante pour les sources d’eau potable au Canada. Ces pathogènes peuvent atteindre la population et causer des maladies, par exemple par suite de traitements inadéquats, d’accidents ou de catastrophes naturelles. Les services publics d’approvisionnement en eau peuvent adopter différentes approches en vue de réduire les risques sanitaires causés par les pathogènes. Les coûts et les taux de réussite varient d’une approche à l’autre. Bien qu’il existe des estimations des coûts d’ingénierie associés aux nouveaux systèmes, on en sait très peu sur la façon dont les Canadiens voient la sécurité de leur eau potable et sur ce qu’ils pensent du fait de pouvoir tirer des avantages sanitaires de la réduction des risques liés aux pathogènes.

Ce projet a été conçu pour déterminer la mesure dans laquelle les consommateurs seraient disposés à payer des tarifs plus élevés pour avoir accès à une eau potable de meilleure qualité qui réduirait leur exposition aux pathogènes et à d’autres composés potentiellement dangereux dans l’eau du robinet. Ces données ont ensuite été utilisées pour réaliser une analyse des coûts-bénéfices d’autres technologies de traitement de l’eau. Les utilisateurs clés de ce projet sont les services publics d’approvisionnement en eau et les gouvernements municipaux responsables des infrastructures d’eau potable, de l’approvisionnement en eau et du traitement des eaux usées. Ce projet visait à aider ces instances à investir dans des infrastructures plus efficaces et à prendre de meilleures décisions en ce qui concerne l’établissement des prix.

Projet

Le premier volet de l’étude comprenait une série de groupes de discussion dans quatre villes canadiennes qui visaient à examiner les perceptions des participants relativement aux risques sanitaires associés aux pathogènes présents dans l’eau de robinet municipale et leur disposition à payer davantage pour avoir accès à une eau potable de meilleure qualité. L’étude utilisait deux scénarios hypothétiques : 1) la présence d’agents microbiens pouvant causer des maladies et possiblement la mort; et 2) la présence de trihalométhane, un sous-produit de la désinfection au chlore mis en cause dans les taux accrus de cancer de la vessie.

Les chercheurs ont ensuite effectué une enquête en ligne pancanadienne et ont ainsi recueilli des données auprès de plus de 1 600 participants représentant l’ensemble du pays de façon proportionnelle. Afin de cerner les préférences sous-jacentes des consommateurs, les chercheurs ont utilisé une méthode courante d’évaluation contingente. Ils ont ensuite comparé les résultats à une nouvelle approche, la méthode des choix énoncés basés sur les attributs (ABSCM). Selon les résultats, 18 % des Canadiens sont d’avis que l’eau de robinet pose un risque de santé de moyen à grave, et plus de 50 % croient que l’eau en bouteille constitue une option de rechange sécuritaire. Les résultats de l’enquête donnaient une estimation de ce que le ménage moyen est disposé à payer pour réduire les risques sanitaires liés au cancer de la vessie et aux maladies microbiennes dans un horizon de 35 ans.

Les chercheurs ont utilisé les données sur la disposition à payer marginale pour dériver deux types de mesures permettant d’évaluer les décisions de rechange liées aux politiques sur la santé – la valeur de maladie statistique et la valeur de vie statistique. Ils ont également recueilli des données sur les coûts liés à différentes options de désinfection de l’eau municipale, et ont utilisé ces données en conjonction avec les estimations des bénéfices tirées de l’enquête afin de réaliser une analyse coûts-bénéfices des méthodes de désinfection.

Produits

  • Production d’un rapport pour Santé Canada sur les résultats et sur différentes méthodes qui pourraient servir à obtenir des valeurs sur la disposition à payer (bénéfices) des Canadiens pour des améliorations à l’eau municipale.
  • Contribution à un document de travail public sur les résultats produit par Resources for the Future, un organisme non partisan et sans but lucratif qui fait de la recherche indépendante.
  • Création de différentes présentations visant à disséminer les résultats de la recherche en vue d’atteindre leur objectif, c.‑à-d. toucher un public cible d’opérateurs et d’organismes de réglementation.
  • Création de modèles logiciels pour les décisions liées aux infrastructures et à l’établissement des prix par les services d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux d’égout. Ces logiciels comprenaient des paramètres relatifs à la demande et au risque pouvant être adaptés selon les conditions.

Sélection de publications

Adamowicz, V., Dupont, D., Krupnick, A. et Zhang, J. (2007). “Valuation of Cancer and Microbial Disease Risk Reductions in Municipal Drinking Water: An Analysis of Risk Context Using Multiple Valuation Methods”, document de travail de Resources for the Future 07-39. Juillet 2007. 34 p.

Adamowicz W., Diane Dupont et Alan J. Krupnick (2004). “The Value of Good Quality Drinking Water to Canadians and the Role of Risk Perceptions: A Preliminary Analysis”, Journal of Toxicology and Environmental Health, Part A 67(20) 1825-1844.

Dupont, D. P. (2005). “Tapping into Consumers’ Perceptions of Drinking Water Quality in Canada: Information to Assist Utilities to Better Manage Their Operations”, Revue canadienne des ressources hydriques. 30(1):11-20.

Dupont, D. P.  et S. Renzetti (2008). “Good to the Last Drop? An Assessment of Canadian Water Value Estimates”, Revue canadienne des ressources hydriques. 33(4):363-374.

Zhang, J., Adamowicz, W., Dupont, D.P. et Krupnick, A. 2013. “Assessing the Extent of Altruism in the Valuation of Community Drinking Water Quality Improvements”, Water Resources Research. 49:6286-6297.

Dupont, D. P.  et Jahan, N. 2012 “Defensive Spending On Tap Water Substitutes: The Value of Reducing Perceived Health Risks”, Journal of Water and Health. 10(1): 56-68.

Adamowicz, W., Dupont, D.P., Krupnick, A. et Zhang, J. 2011. “Valuation of Cancer and Microbial Disease Risk Reductions in Municipal Drinking Water: An Analysis of Risk Context Using Multiple Valuation Methods” Journal of Environmental Economics and Management. 61(2):213-226.

Dupont, D. P., Adamowicz, W.L. et Krupnick, A. 2010. “Differences in Water Consumption Choices in Canada: the Role of Socio-demographics, Experiences, and Perceptions of Health Risks” Journal of Water and Health. 8(4): 671-686.

Sélection de présentations

2008  “The Role of Altruism in the Valuation of Community Drinking Water Risk Reductions” [Le rôle de l’altruisme dans l’évaluation des réductions des risques associés à l’eau potable communautaire] (avec J. Zhang, V. Adamowicz et A. Krupnick), présentation lors de la 18e rencontre annuelle du Groupe d’étude canadien sur l’économie des ressources et de l’environnement, Université Ryerson, 3-5 octobre.

2006 “Consumer Perceptions of Municipal Drinking Water Quality” [Perceptions des consommateurs à l’égard de la qualité de l’eau potable municipale], présentation sur invitation lors de la conférence annuelle de la section ontarienne du Canadian Institute of Public Health Inspectors (Institut canadien des inspecteurs en santé publique). Niagara Falls, Ontario, 13 septembre 2006.

2006 “Drinking Water Quality and Climate Change: What Are Consumers Willing to Pay to Reduce Health Risks” [Qualité de l’eau potable et changement climatique : Combien les consommateurs sont-ils disposés à payer pour réduire les risques sanitaires?] (avec V. Adamowicz et A. Krupnick) à l’Université de Guelph, Département d’économie et de commerce agricoles, série de séminaires, 13 janvier 2006.

2004 “Value of Good Quality Drinking Water to Canadians” [La valeur d’une eau potable de bonne qualité pour les Canadiens]. Présentation dans le cadre de l’atelier d’été sur les bassins versants offert par le Réseau canadien de l’eau le 1er juin 2004 au Collège Renison, Université de Waterloo.

Résultats

  • Une sensibilisation accrue : ce projet de recherche constitue la première enquête du genre au Canada à fournir des données contextuelles sur l’expérience associée aux problèmes liés à l’eau du robinet, sur la sensibilisation à la présence d’agents microbiens dans l’eau de robinet, sur les dépenses liées aux options autres que l’eau de robinet, sur les préoccupations à l’égard de la relation entre l’eau de robinet et la santé et sur la disposition à payer (bénéfices) pour une eau de robinet de meilleure qualité.
  • Des processus décisionnels éclairés : un des objectifs clés du projet était de fournir des données à tous les ordres de gouvernement afin de les aider à prendre des décisions saines concernant les choix difficiles que doit faire la société dans un contexte de demandes variées d’investissement public. La valeur de maladie statistique et la valeur de vie statistique représentent d’importantes améliorations au travail antérieur dans ce domaine, et un perfectionnement des outils permettant d’évaluer les décisions de rechange en matière de politiques de santé.
  • Ce projet a permis d’établir des mesures de la disposition à payer qui pourront contribuer à la prise de décisions plus efficaces en matière d’établissement des prix et d’investissements dans les infrastructures d’égouts. L’adoption de ces informations mènera à terme à une baisse de l’incidence de résultats de santé négatifs et à un allègement du fardeau sur le système de santé canadien.

Équipe de Recherche

  • Diane P. Dupont, professeure, Université Brock
  • Pierre Payment, professeur, INRS-Institut Armand-Frappier
  • Marie-Elise Parent, professeure agrégée, INRS-Institut Armand-Frappier
  • Patrick Levallois, professeur, Institut national de santé publique du Québec
  • Peter Huck, professeur, Chaire sur l’eau potable du CRSNG, Université de Waterloo
  • Michèle Prévost, professeure, Chaire de recherche industrielle du CRSNG sur le traitement et la distribution de l’eau potable, École Polytechnique de Montréal

Partenaires

  • Santé Canada

Téléchargements

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