Lors de la récente conférence Blue Cities à Toronto, traditionnellement axée sur les préoccupations des services publics d’eau, le Réseau canadien de l’eau a étendu ses invitations aux acteurs du domaine de la santé publique. Cette ouverture a donné lieu à de nouveaux sujets liés à la santé, tels que le renforcement de la surveillance des eaux usées en raison de la pandémie de COVID-19. La propagation étendue de la COVID-19 a nécessité une action immédiate des responsables de la santé publique, des scientifiques et de la société dans son ensemble pour comprendre son impact au niveau local et mondial. Déterminer le statut infectieux en testant individuellement à grande échelle posait des défis, étant coûteux et impraticable pour de grandes populations. L’utilisation de la détection dans les eaux usées s’est avérée être une excellente alternative pour comprendre la propagation de la maladie.

Ce mélange intersectoriel lors de la conférence Blue Cities a démontré le potentiel de collaboration des données. Les services publics d’eau et les unités de santé publique peuvent bénéficier de l’utilisation de la technologie SIG tout en veillant à ce que chaque département soit responsable de ses propres données. L’opportunité réside dans le SIG agissant comme un pont entre les silos départementaux en facilitant l’accessibilité à l’ensemble de l’organisation.

Nous discutons généralement de la gestion des données SIG sous forme de capture, d’édition, de visualisation, d’analyse et de partage. Le SIG se révèle très efficace pour soutenir l’intégration des données en utilisant la localisation pour établir des relations entre divers ensembles de données. Lorsqu’on travaille avec diverses sources de données, l’examen des colonnes et des enregistrements peut ne pas révéler d’aperçus clairs. Dans un SIG, l’intégration des données et la visualisation cartographique agissent comme un traducteur, unifiant les langages et révélant des schémas compréhensibles par tous.

En utilisant le SIG, une unité de santé publique peut améliorer la surveillance des eaux usées en comprenant la collecte dans le bassin versant des égouts. Alors que le réseau d’eaux usées du service public d’eau couvre diverses zones de service, un aperçu démographique d’un bassin versant spécifique aide à la priorisation de la surveillance. Des facteurs tels que la densité de population, les données démographiques, les taux de vaccination et les installations vulnérables, comme les maisons de soins pour personnes âgées, aident à évaluer la susceptibilité aux maladies. Cette collaboration entre l’unité de santé publique et le service d’eau permet un placement proactif de la surveillance, simplifiant la communication et la préparation des soins de santé.

Le lien entre la maladie et des éléments essentiels tels que l’eau ou l’air n’est pas un concept nouveau. Le médecin et chercheur en anesthésie, le Dr John Snow, a utilisé la cartographie lors de l’épidémie de choléra à Londres dans les années 1850 pour visualiser les schémas de la maladie et identifier les sources d’infection. Épidémiologiste de l’époque, le Dr Snow a cartographié les cas de choléra à Soho et a identifié un regroupement autour du puits de la rue Broad, alimenté par la contamination de la Tamise. Se rendant compte que la plupart des personnes infectées vivaient près de ce puits et l’utilisaient, le Dr Snow a convaincu un conseil local de Londres de retirer la poignée du puits, le rendant ainsi inutilisable. En conséquence, l’épidémie de choléra à Soho a commencé à décliner rapidement. Cette action a non seulement mis fin à l’épidémie, mais a également ouvert la voie à une meilleure compréhension de la transmission des maladies, améliorant les pratiques sanitaires dans toute l’Angleterre et contribuant à l’éradication ultérieure du choléra à l’échelle nationale. Aujourd’hui, avec de vastes quantités de données et la technologie SIG, de telles méthodologies pionnières de Snow sont rapidement appliquées pour des stratégies de santé publique à grande échelle.

Carte du Dr John Snow montrant les décès dus à l’épidémie de choléra (marqués en noir) à Soho, Londres, Angleterre, 1854.

Tirer parti des données d’un département en les combinant avec celles d’un autre est essentiel pour aborder des problèmes complexes au sein de toute organisation. Cela implique d’employer diverses sources de données, d’intégrer des données en temps réel. L’utilisation d’une représentation à l’échelle du monde réel aide à cibler la cause profonde, à diagnostiquer les problèmes et à appliquer l’intelligence de localisation pour une analyse prédictive ou l’élaboration de plans d’atténuation. Cette transformation des données en idées exploitables permet aux organisations d’être proactives, de coordonner efficacement les ressources pour se préparer aux défis futurs.

Cet article a été rédigé par Armando LaCivita, qui est chargé d’accompagner les organisations du secteur vertical des services publics dans leur transformation numérique. Il travaille avec de nombreux intervenants de l’industrie et partenaires commerciaux pour aligner les besoins des clients avec les solutions de l’industrie. En tant que directeur du développement commercial des services publics chez Esri Canada, Armando aide les clients à réussir grâce à l’utilisation de la géolocalisation et de la technologie SIG.