Soumis par Talia Glickman, gestionnaire du programme de surveillance des eaux usées

La collaboration du RCE avec le Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses (CCNMI), financée par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), est essentielle à l’autonomisation des praticiens de la santé publique par le biais de notre programme de surveillance des eaux usées (SEU). Cette initiative favorise l’apprentissage par les pairs et le partage des connaissances pour les praticiens de la santé publique.

Sommet national sur la surveillance des eaux usées

Du 10 au 12 septembre, le RCE et le CCNMI ont organisé leur deuxième Sommet national sur la surveillance des eaux usées à Winnipeg. Cette année, les discussions ont porté sur l’avenir de la surveillance des eaux usées. La première journée du Sommet a été organisée conjointement avec le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada (RLSPC). Parmi les invités spéciaux figuraient le Dr Howard Njoo, administrateur en chef adjoint de la santé publique du Canada et vice-président par intérim du Laboratoire national de microbiologie (LNM), et Anil Nichani, directeur général de la science, de la référence et de la surveillance à l’ASPC. L’événement a réuni 60 experts, praticiens de la santé publique et décideurs de tous les niveaux de gouvernement, d’organisations autochtones, d’universités et de laboratoires de tout le Canada. Les participants ont partagé leurs connaissances et leurs expériences à travers un large éventail de présentations et de discussions interactives.

Des inquiétudes ont été exprimées sur le fait que les programmes de surveillance des eaux usées pourraient être considérablement réduits en raison de la suspension des budgets d’intervention du COVID au cours de la prochaine année fiscale. De nombreux participants ont estimé qu’il était urgent de documenter et de quantifier la valeur de la surveillance des eaux usées pour la protection de la santé publique. Ces données sont nécessaires pour établir un argumentaire convaincant en faveur du maintien d’un niveau de surveillance des eaux usées, même faible, afin que nous puissions conserver les connaissances et les compétences nécessaires à l’intensification de la surveillance des eaux usées si nécessaire. L’étude de cas du Dr Rob Delatolla sur les conséquences en termes de coûts des avantages avantages de la surveillance des eaux usées dans le choix du moment de l’administration de la prophylaxie contre le VRS en Ontario a été présentée comme un exemple de ce type. Le RCE et le CCNMI ont commencé à élaborer des produits de connaissance visant à recueillir des cas d’utilisation et des exemples de réussite en matière de SGE, afin de contribuer à l’analyse de rentabilisation de la SGE au Canada.

Panel d’experts internationaux sur l’éthique et les implications juridiques de la surveillance des eaux usées (SEU)

Le 12 novembre, Talia Glickman (responsable du programme SEU du RCE) a participé à la conférence Wastewater-based surveillance of infectious diseases : Towards a global perspective à Paris, France, organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Alliance 4EU+, OBEPINE, Sorbonne Université, Geneva Health Forum, et l’Université Paris-Panthéon-Assas. Elle a participé à un panel de discussion sur les implications éthiques et juridiques de l’EBS qui a exploré des sujets critiques tels que la vie privée et la protection des droits individuels dans la collecte de données EBS, les cadres juridiques et les lois sur la protection des données aux États-Unis et en Europe, ainsi que les principales lois régissant la collecte et l’utilisation des données EBS.

Les copanélistes Natalie Ram (University of Maryland, Francis King Carey School of Law) et Jean-Baptiste Guyonnet (Université Paris-Panthéon-Assas) se sont concentrés sur les implications juridiques des SEU aux États-Unis et dans l’Union européenne (UE). L’UE a tendance à avoir des lois plus strictes en matière de protection des données. Natalie a évoqué l’exemple de l’utilisation potentielle des données sur les eaux usées par les forces de l’ordre dans le cadre d’enquêtes criminelles sur les stupéfiants, étant donné que certains programmes de SEU aux États-Unis effectuent une surveillance des eaux usées liées aux opiacés. Elle a toutefois souligné que les implications juridiques de l’utilisation de ces données par les forces de l’ordre sont différentes de celles de la santé publique, et que les forces de l’ordre feraient l’objet d’un examen beaucoup plus minutieux.

Talia a partagé des informations sur la Coalition COVID-19 du RCE sur les eaux usées (2020 -2023) et sur les orientations en matière d’éthique et de communication élaborées au cours de cette période. Elle a souligné les discussions en cours dans le programme SEU actuel du RCE, y compris la gestion du risque de stigmatisation équilibré avec l’obligation morale et les avantages de la communication des risques.

Les panélistes ont suggéré que si les orientations fournies par la loi peuvent être limitées ou varier d’un pays à l’autre, la théorie et la pratique éthiques peuvent fournir un meilleur cadre d’orientation pour le SEU. Comme toujours en santé publique, les programmes et la surveillance ne fonctionnent que lorsque la confiance du public existe, et pour que cela se produise, il doit y avoir un engagement communautaire continu et un plan pour toutes les données collectées.

Groupe de partage stratégique du SEU de l’automne 2024

Le RCE a organisé des réunions virtuelles du groupe de partage stratégique en octobre et en novembre. En octobre, le Dr Larry Goodridge, de l’Université de Guelph, a fait une présentation sur les approches One Health en matière de SBC. En novembre, le Dr Chand Mangat (NML-PHAC) et le Dr Kim Gilbride (Toronto Metropolitan University) ont mené une discussion sur la rationalisation des méthodes de SEU et la sélection des cibles.